Chaussures noires et chaussettes rouges

Une paire de chaussures racée, voilà l’ultime élément d’une tenue qui se tient.

Une semelle fine, un cuir souple et sans rides malgré l’usage, une patine étudiée, un galbe qui dure au-delà des premiers pas… c’est le plaisir des connaisseurs qui flairent de loin, et le confrère, et l’imposteur. Les marques qui tiennent le haut du pavé sont nombreuses et Paris fait partie des villes où les amateurs trouvent souvent ce qu’ils veulent : des souliers Berluti racés, les chaussures Corthay ciselées,  des mocassins Sené très chaussants… La liste est encore longue Aubercy, Santoni, Altan, Crockett & Jones, Shipton & Heneage, John Lobb…

Un trois pièces sur mesure, une chemise fraîche et légère, une cravate qui se marie avec chacun des deux sans jurer avec rien… Si les chaussettes pêchent, tout pêche. Dans l’habillement comme ailleurs, le malheur veut qu’on ait globalement le niveau du plus piètre des éléments de l’ensemble. C’est la théorie du maillon faible qui a eu, comme on sait, son heure de gloire sur le petit écran.

Pour les grands occasions festives, vous pouvez bien sûr vous terrer dans les ornières du conformisme et prendre le parti d’une paire de chaussettes noires. Les mêmes que celles que vous portiez à un enterrement jeudi dernier, les mêmes que celles de votre collègue de bureau, qui n’a pour lui ni humour, ni finesse.

Sortez du rang, soyez beau comme un pape en chaussettes rouges ou en chaussettes violettes. Directement importées de la boutique Gammarelli à Rome, où s’habille le Pape, ces chaussettes en fil d’Ecosse trancheront avec le style austère et banal de vos concitoyens.

Comme tenue de mariage, que vous soyez témoins ou simplement amis, comme tenue de bureau pour briser l’ordinaire, ou bien tout simplement pour le plaisir de ne pas être le clone de son voisin de métro et d’attirer à soi les regards des curieux quand vous croiserez les jambes !

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