La canne-fusil

La canne-fusil. Le sujet a longtemps fasciné les enfants curieux, qui découvraient cette arme fabuleuse dans un joli vase Ming au milieu d’autres cannes et de beaux parapluies. Sans bien sûr avoir le droit d’y toucher ou, pire encore, de tirer avec. Personne n’était jamais sûr que l’opération fût sans danger. Chacun redoutait l’explosion du canon où l’envoi d’une gerbe de plombs dans une direction inopportune. Et encore fallait-il que l’on eût des cartouche ou que l’on en connaisse le calibre. Bref.

Une élégante canne fusil sur laquelle on distingue nettement la chambre pour la cartouche.
Une élégante canne fusil sur laquelle on distingue nettement la chambre pour la cartouche.

La canne-fusil est propice à tout les fantasme. C’est en quelque sorte un avatar de la canne-épée qui l’a devancée de quelques décennies. Mais ne dévions pas du sujet de la canne-fusil, je reviendrai très vraisemblablement sur les cannes-épées dans un article à venir.

A priori, rien ne permet de distinguer une canne-fusil d’une autre canne. A moins bien sûr d’avoir l’œil exercé et de voir immédiatement la détente repliée. En revanche dès que l’on s’en empare, la différence se précise. La canne-fusil est beaucoup plus lourde du fait de son canon en acier et de son percuteur. Marcher avec une canne-fusil relève donc souvent de la promenade sportive ou haltérophile.

Mais le plus amusant n’est pas de se promener avec. Le droit est désormais à la faveur des brigands et on s’expose plus à se défendre gaillardement qu’en se laissant rouer de coups par des coupe-jarrets sans aveux. Passons.

Le plus amusant disais-je est donc de tirer. Ma canne fusil, digne héritage d’une grand-père amateur de belles choses est peinte sur son canon à l’imitation du bois. Son pommeau se présente sous la forme classique d’une tête de chien au museau effilé. Une bouchon ferme le canon en temps de paix tandis qu’une lanière de cuir qui prend la forme innocente d’une dragonne permet d’armer la canne fusil avec discrétion. Le pommeau et le canon sont liés par un pas de vis qu’on ouvre de manière à y faire enter la cartouche, de calibre 12mm dans le cas de ma canne fusil.

La suite est simple.

Faire sauter le bouchon, relever avec l’ongle la détente, armer en tirant la dragonne, ajuster, faire feu !

L’opération est un peu longue pour riposter face à un malfrat qui nous prendrait par surprise, Certes. Mais le plaisir de la canne fusil, comme celui de la canne épée d’ailleurs est plus dans la beauté de l’objet que dans sa commodité à l’usage. A mon goût.

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