La chemise bleue à col blanc de Gordon Gekko de Wall-Street

On se sait pas très bien qui de l’œuf ou de la poule est arrivé en premier. On ne sait pas vraiment mieux si c’est Gekko qui a institué la chemise bleue à col blanc comme uniforme de trader ou si  Gekko a emprunté la chemise à la profession.

La chemise bleue à col blanc de Goron Gekko

Bref, toujours est-il que cette chemise passe pour être l’attribut des financiers. N’étant ni un blog d’éthique du travail, ni un site d’économie financière, nous ne parlerons pas du mal ou du bien fondé des activités financières, mais simplement de la chemise de ceux qui sont à l’aise quand ils parlent au téléphone de swap de taux ou qui se demandent si la volatilité implicite du marché est bien implémentée dans leur algorithme.

Cette chemise emblématique déchaîne souvent les passions. Il s’agit d’une option binaire : les adeptes sont des inconditionnels, les pourfendeurs vomissent ce qu’ils considèrent être l’incarnation du mauvais goût des parvenus.

Comme toujours, il faut savoir raison garder et faire face devant la trop grande dispersion des avis. On n’a jamais raison contre le marché.

Le problème principal est que le col est la partie de la chemise qui se salit le plus vite et qui passe le moins facilement les lavages. Or le blanc est la couleur qui est la plus sujette à ce genre d’agression. Ainsi, il paraît peu judicieux de choisir le blanc pour la partie la plus fragile.

Se pose aussi la question des poignets. Faut-il aussi que les poignets soient blancs ? Là encore, il n’y a pas de juste réponse, comme il n’y a pas de juste valeur pour un actif sur un marché. Chacun a sa petite appréciation et il est difficile de trouver des points de consensus général.

De mon côté, je n’en porte pas pour des raisons de goût personnel. Que ce soit avec ou sans cravate, le contraste est trop marqué et fait trop ressortir le col, ce qui n’a pas lieu d’être. Je trouve que le col n’a pas à être autant mis en valeur. Sa forme,sa longueur ou encore les baleines de col suffisent à le promouvoir. Pour moi, il s’agit d’un tiède héritage de la fraise, qui n’a ni ses qualités, ni celles du col.

Il faut aussi tordre le coup à la légende du col interchangeable. Le col n’est pas blanc pour que l’on pense plus à le changer. Changer le col d’une chemise est malheureusement une pratique qui a disparue car cela coûte maintenant plus cher que de racheter une chemise. Par ailleurs, la qualité des textiles s’est plutôt dégradée en un demi-siècle. Quand il faut changer le col, il faut aussi changer les coudes et le reste.

Enfin, la chemise bleue à col blanc semble être moins à la mode que dans les années 1980. Ni la nouvelle affiche du film Wall Street, ni sa bande annonce ne reprennent la chemise bleu à col blanc, signe du changement des codes vestimentaires. Après avoir vu le film, je pourrai confirmer ou infirmer cette évolution majeure des marchés financiers des deux dernières décennies.

Par contre, les bretelles du même film tendent à revenir à la mode dans les banques chics de la place de Paris. Les bretelles sont d’ailleurs moins l’apanage des seuls traders que celui des financiers en général. La partie corporate des banques d’investissement est redevenue très consommatrice de bretelles. A suivre.

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