J’ai découvert presque concomitamment, une vitrine de Lanvin qui m’a paru bien navrante et un article qui célébrait cette même maison comme le doyen du bon goût.
Cette vitrine de la rue du faubourg Saint-Honoré, dont je vous livre ici un mauvais cliché, ne fait qu’attiser ma détestation des provocations convenues et des chemises noires. Des provocations rebattues qui jouent sur des ressorts éculés pour tenter de masquer une créativité bien médiocre, travers que cette mauvaise mise en scène partage avec certaines mauvaises œuvres d’art contemporain. Des provocations qui m’évoquent des élèves de CM2 qui écriraient merde sur leur table de classe, et devant lesquels on éprouverait davantage de consternation qu’on sentirait de scandale.
Les lassants marronniers du scandale qui n’aura pas lieu.
Les mauvais créateurs qui croient sortir du rang par le truchement de ces moyens banals ne sont guère que des soldats du conformisme morose, et des révolutionnaires qui marchent en fait au pas dans les bataillons du mauvais goût.
On relit avec délice la page Wikipedia de Lanvin, à laquelle Lanvin ne doit pas être très étrangère « Depuis octobre 2001, la Maison Lanvin peut s’enorgueillir d’avoir à la tête de sa direction artistique un créateur hors pair, Alber Elbaz, qui a su créer une mode raffinée, émotive et élégante pour redorer son image tombée en désuétude ». Jeanne Lanvin en frémit sans doute.
Ceux qui n’ont pas compris mon propos m’accuseront de pudibonderie : que ceux-là aillent paître ailleurs car nous ne tomberons jamais d’accord.
Rassurez vous Cher Arsène, votre article résonne profondément en chacun des gentlemen qui le lit avec le même sentiment envers cette mode de la fausse audace consternante de lacheté, de conformisme convenu et d’hypocrisie. Mis en exergue très tôt par la radio ( Cauet, Arthur ), aussitôt monté en épingle par la Tévé Française ( Cauet, Arthur ), cette fausse complicité paillarde censée être établie par une image ou une phrase censée être » osée et sortant des sentiers battus » sent malheureusement le réchauffé et le sans couilles au sens le plus littéral du terme. N’est pas Gainsbourg qui veut. Surtout pas dans un cadre aussi corporate.
Les mots qui viennent immédiatement à la vue de ce genre de » com » sont : flagornerie, inadéquat, lamentable .
Là ou je trouve personnellement que Lanvin ne se trompe pas dans cette publicité, pour autant discutable qu’elle soit, est le fait que nul autre pays en europe ne met autant d’ardeur à péter plus haut que son séant que la France sans pour autant s’en donner les moyens nobles.
Le coté « porno chic » en tout cas est passé de mode depuis fort longtemps ( 3 ou 4 ans au bas mot ) et devrait être réservé à la toute rigueur aux marques bling bling voyantes visant un public vulgaire à forte visibilité ayant besoin d’être rassuré sur leur status social ( gros logo, strass brillant, attitude balourde et arriviste etc ).
Personnellement, je trouve idéal de filtrer les marques par ce biais marketing et de ne sélectionner que les marques n’usant pas de ce moyen éculé de communication . Qu’en pensez vous ?
Bien sûr, je suis moi aussi très réservé sur ces marques racoleuses, que je fuis dans l’ensemble car ce qu’elles font me plaît rarement ! Heureuse coïncidence.
Quelle déception !!! j’y suis passé vendredi dernier et j’avais été assez enthousiasmé par les costume PAP et l’offre de demi-mesure. Si cette horreur était déjà en vitrine je n’y ai pas prêté attention… L’eussé-je fait que je n’y serais peut être pas rentré…
Excellent article.
Le ton convient parfaitement au fond.
Ce passage est particulièrement génial: « Les mauvais créateurs qui croient sortir du rang par le truchement de ces moyens banals ne sont guère que des soldats du conformisme morose, et des révolutionnaires qui marchent en fait au pas dans les bataillons du mauvais goût. »
Bonne continuation,
Virgile de FTDF
Merci !