Pour les clients du sur-mesure, l’ostentation a longtemps été de laisser négligemment le dernier bouton défait, pour marquer sa différence avec le prêt-à-porter.
Cette pratique continue de courir, mais n’a plus aujourd’hui le parfum exclusif qu’elle avait autrefois. Certaines enseignes de prêt à porter se sont effet mises à imiter le sur-mesure, mais sur ce point seulement.
Retour sur quelques points d’histoire et de technique.
La légende veut que ce soit Napoléon qui ait fait mettre des boutons sur les manches pour éviter que les soldats ne s’y mouchent. D’autre disent que la pratique des boutonnières date de l’époque où les manches étaient si serrées qu’il fallait qu’on y mette une boutonnière pour pouvoir y passer la main.
Par la suite, les personnes qui écrivaient à la plume appréciaient les boutonnières fonctionnelles pour pouvoir retrousser leurs manches afin d’éviter qu’elles ne se tâchent d’encre.
Le prêt à porter ne permet normalement pas ce raffinement car sur les vestes de série, on coud que les boutonnières sans couper le tissus, de manière à pouvoir allonger ou raccourcir les manches : pour raccourcir la manche, on découd la dernière boutonnière et on la remonte en première position. Si le tissu de la manche avait été découpé pour laisser passer le bouton cette opération de serait pas possible.
Les boutonnières ouvrables, qui sont l’autre nom des boutonnières fonctionnelles, n’ont en réalité qu’un intérêt limité. Certaines marques de prêt-à-porter comme ZARA, proposent des boutonnières ouvrables et d’autres vont même jusqu’à le souligner en faisant la boutonnière avec un fil d’une couleur plus vive. On trouve aussi des hommes qui font découdre leur boutonnières pour rehausser le niveau de leurs costumes aux yeux de ceux qui s’y attardent. Triste époque.
A moins qu’elles n’y soient naturellement comme sur les costumes sur mesure et que vous ayez le port de Jean Cocteau, restez simple !
Avec l’arrivée du prêt à porter, les boutonnières aux manches ont cessé d’être fonctionnelles.