Depuis que le prêt-à-porter bon marché a décrété qu’un pull pouvait ne vivre qu’une saison, et que cette idée a pris ses quartiers au chapitre des vérités admises, les pulls en coton prolifèrent. Homme ou femme, tous y cèdent.
Le fléau a même atteint certaines des hautes sphères de l’habillement, où certaines marques établies du luxe ont, elles aussi, cédé aux sirènes du pull en coton. Triste consécration, qui abaisse plus les marques qui lui cèdent qu’elle n’élève le pull en coton.
Point n’est pourtant besoin d’être grand clerc en la matière pour se rendre à l’évidence. Les pulls en coton n’ont pas de tenue, ou perdent celle qu’il parvenaient à feindre dès les premiers lavages. Ils n’ont d’ailleurs des pulls en laine, ni la chaleur ni la douceur. Point de chaleur, car le coton, nous le savons, n’a point de vertus de cet ordre. Point de douceur non plus, il suffit d’avoir une main pour s’en rendre compte. On nous rebat depuis peu les oreilles avec le coton pima, soi-disant plus léger, durable et souvent d’obédience écologiste. Il n’en demeure pas moins que ces pulls ne durent pas. En guise de preuve, que l’on inspecte sa penderie et qu’on y cherche un pull en coton de plus de 5 ans qui se tienne encore. Je ne vous parle pas de cette horreur qu’on vous offrît, jamais portée, fort heureusement. Sa retraite précoce au fond de vos placards l’a préservée des salissures, des machines et de l’usure. Je vous parle de ceux que vous mettiez.
C’est enfin une affaire de choix. Mettre le prix dans un beau pull, le garder 10 ans sans qu’il perde en éclat. Conserver un col qui se tienne et éviter les fins de manches qui baillent : voilà ma politique.
Ce défaut constitutif peut-être tempéré par des mélanges de fibres : un peu de laine ou un peu de cachemire viennent donner à l’ensemble plus de tenue.
Mais si l’on peut, la laine est si belle !