La mesure industrielle

L’inflation terminologique est un usage commun chez les vendeurs, toujours à la recherche d’un terme marketing.

Une mesure industrielle ne permet pas de retouche comme ici, chez un maître-tailleur.

C’est toujours l’histoire du beurre et de son argent que l’on veut aussi. Des habilleurs veulent parler de « mesure » parce que c’est chic et luxe. Le mot « mesure » permet une inflation, cette fois-ci bien financière. En même temps, il fallait rester attractif par rapport aux vrais tailleurs, et conserver des coûts bas et un prix fort. En somme, avoir aussi l’argent du beurre.

Ainsi, le terme de mesure industrielle est né. Le procédé est le suivant : les mesures sont prises par le client lui-même ou par un habilleur. Ces données sont transmises à une usine, quelque part dans le monde, où une machine découpe au laser le tissu.

A la question « quelle différence ? » on est toujours un peu mal à l’aise. Le laser ne coupe pas moins nettement que le  ciseau. La réponse n’est pas très rationnelle car on a du mal à expliquer une différence pourtant sensible. Cette différence c’est la même que celle entre une intelligence et un processeur, entre un mail transféré et une lettre personnelle manuscrite. D’abord, il y a moins d’erreurs et plus d’attentions particulières dans le coupé main. Une épaule plus haute que l’autre, deux bras de tailles différentes, une bosse ici ou là, autant de détails que les patrons des processeurs ignorent. Ensuite, quand bien même le contenu serait le même, la différence persiste. La certitude du travail bien fait est un confort.

Une réponse à “La mesure industrielle

  1. Je suis d’accord avec cet article, même si j’aurais aimé qu’il soit un peu plus long et plus développé :-). J’ai testé pas mal de chemises sur mesure ces 2 dernières années, de la grande mesure (découpe à la main, patronage papier) à la mesure chinoise en passant par la demie-mesure. Les uns présentent des chemises souvent impeccables (mais pas toujours non plus) mais des tarifs très élevés, les autres sont plus qu’accessibles financièrement mais le résultat ma toujours déçu. La coupe est une chose, les matières en sont une autre.
    J’ai finalement trouvé le meilleur compromis chez un chemisier à la Madeleine et j’en profite pour lui faire un peu de pub. La marque s’appelle Swann & Oscar, ils ont un site swannetoscar.com – je trouve leur offre très bien positionnée en terme de prix mais aussi du point de vue de l’offre de tissus et des possibilités au niveau du patronage et de la coupe. Effectivement ce n’est ni un Charvet ni un Arnys mais c’est aussi nettement moins cher.
    Ma prochaine target… trouver une belle marque pour mes vestes en Tweed. J’en profite pour lancer un appel a témoin. Si vous connaissez de bonnes adresses, je suis très preneur.

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