Le total look

C’est l’un des avatars du too much, qu’un ami a justement nommé le « total look ». Une concession ironique à l’anglais, que je proscris plutôt d’ordinaire.

Une ébauche de total look

Les boutons de manchettes sont rouges. Ce rouge rappelle celui de la cravate, qui évoque lui-même celui des lacets et des chaussettes. La couleur des branches de lunettes et du bracelet de montre a été changée pour l’occasion. Ils sont rouges eux aussi. La doublure du costume suit la règle, et la pochette ferme la marche.

Rien n’y manque. Tout est là.

Nous sommes ici face à un cas pathologique de total look. Dans les rappels de couleurs, il faut savoir rester mesuré. A trop en faire, on arrive vite au ridicule. Cet énergumène s’est levé avec l’intention résolue de faire forte impression avec un style sans concessions. Mais rapidement, les bornes sont atteintes et dépassées. Le ridicule prend le pas sur l’élégance, le clownesque rattrape le bon goût. C’est l’écueil du kit.

Pourtant, séparés les uns des autres, ces éléments peuvent être fort élégants, et les rappels discrets sont souvent bienvenus. Mais gare ! L’excès est vite venu, avec son odeur de panoplie carnavalesque, qui rappelle plus les déguisements de fortune que le raffinement avisé.

Le too much est protéiforme, j’aurai l’occasion d’y revenir; à identifier ses manifestations, on y devient moins vulnérable. Ouvrons l’œil!

3 réponses à “Le total look

  1. Votre blog est très intéressant, chaque poste que je découvre me donne envie de réagir, et pour une fois que cette envie est aussi forte, je n’y résiste pas.

    Ce « total look » me fait fortement penser à des usine à vente comme CELIO ; au passage vous pourriez faire un sujet sur leurs « conseil pour choisir un costume ou autre vêtement » : leurs conseil sont de lever les bras le plus haut possible, les tendre en avant, en arrière, faire la roue, si tout cela est possible sans gène le costume sera assez grand, pardon, à la bonne taille.

  2. L’une des règles de base, c’est de ne jamais « coordonner » toutes les couleurs ; votre excellent confrère, Parisian Gentleman, a récemment publié un article en ce sens.

    Résumons : il convient d’afficher deux couleurs (l’une pour le costume et les chaussettes, l’autre pour la chemise), plus une troisième pour les accessoires (la cravate et les boutons de manchette).

    La couleur des chaussures est déterminée par celle du costume : du noir pour un costume noir, bleu(marine) et gris, marron pour un costume marron, vert, beige, ivoire. Les lacets de chaussures de la même couleur que la cravate et les boutons de manchettes, pourquoi pas, mais ce n’est franchement pas mon genre.

  3. Permettez-moi de répondre à Thibaud.

    Celio n’est franchement pas une référence d’élégance. Les costumes, quoique mode, sont réalisés dans des tissus très cheap ; leurs finitions sont approximatives, et leur tenue dans le temps, désastrueuse. Pour 150 €, vous le garderez deux ans.

    Autant aller chez Bennavita (si l’on a la chance d’habiter à Paris) et s’offrir un beau costume en Super 120s pour 230 €, retouches comprises. Il sera toujours impeccable au bout de trois ans, ce qui me permet d’évaluer sa longevité à une décennie. C’est du vécu, j’en ai quatre !

    Désolé pour la publicité.

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