Au panthéon des tennismen français ayant gagné Roland Garros, on peine à réunir de quoi remplir un bus. Noah vient en premier, et puis Borotra, Cochet, Bernard, Gobert pour les mieux informés et enfin, Lacoste.
Lacoste, avec son crocodile emblématique, est de ces marques qu’on a toujours eu à l’esprit. Qu’on en porte soi-même ou qu’on en porte pas, il suffit que la nature vous ait prêté la vue pour que vous en ayez tout l’été sous les yeux. Les beaux jours qui reviennent annoncent le retour de ces illustres manches courtes. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais le printemps fait le retour du crocodile.
Née de René Lacoste et d’André Gilier, cette marque a connu des errements avant de revenir sur la voie BCBG qu’elle s’emploie à rejoindre.
La variété des couleurs et la régularité des coupes ont fait de ce polo un vêtement à la mode qui se riait des âges et des générations. On l’a vu sur le dos des grands-parents, de leurs enfants et plus encore. La recette était simple mais en faisant grandir la gamme qu’elle proposait, la marque est allée prendre des marchés dont bientôt elle peine à se défaire. Les clients d’origine, plus familiers des plages de villégiature bretonnes que des cités aux noms fleuris, ne se sont plus reconnus dans les survêtements et casquettes qu’elle leur proposait désormais.
Quelques mauvaises années plus tard, les grands classiques sont de retour. Des polos plus cintrés que les amples trainings, des manteaux moins frivoles que les visières d’alors, des chaussures de tennis qui renient les baskets qui les avaient précédées dans les étales.
Lacoste renoue aujourd’hui avec l’image de marque qu’elle avait d’abord eue. Tant mieux !