Dans l’esprit commun, l’exercice attendu des vœux que l’on présente est chaque année plus périlleux, puisqu’avec l’avancement de la chronologie universelle, les idées originales sont raflées les unes après les autres. On voit donc souvent des vœux qui commencent par des excuses, dans lesquelles celui qui les prononce tente de faire oublier que ses vœux sont convenus : les allées de marronniers où l’on trouve en alignement de la santé, du bonheur, des succès, de l’avancement, de l’amour et des sesterces.
Pourtant, l’examen rapide des choses et des gens, nous y compris, nous montre que milles choses peuvent encore être souhaitées puisque mille choses restent à faire.
D’abord parce que les thèmes rebattus laissent toujours le champ libre pour de jolis progrès: un teint plus frais encore, la rémission de ses oublis, un brevet des collèges pour le petit dernier, des groseilliers prospères dans le fond du jardin, une promotion qui salue justement votre génie, une santé de fer pour une longévité à rendre jalouse Jeanne Calment.
Sur des sujets moins courants, on peut souhaiter à un ami un costume mieux taillé, un clavier flambant neuf pour son ordinateur ou le dénouement heureux d’un procès de voisinage, à propos d’une octogénaire amatrice de rap et de décibels.
Pour coller au thème de ce blog, je vous souhaite des chaussures bien cirées, des manches à votre taille, des mains propres, des nœuds de cravates raisonnables et des cols de chemise repassés. Mais surtout de la tenue et de la délicatesse. Pour le reste, nous verrons l’année prochaine.
Et puis, les même choses peuvent être dites de diverses manières, toujours plus plaisamment, toujours plus adroitement, alors ne tardez plus et présentez vos vœux !