Le retour des beaux jours amorcé a tiré celui des tenues de mariage, puisque la belle saison est aussi souvent celle des noces.
Plusieurs lecteurs nous ont demandé si, à l’ère du microprocesseur, il fallait préférer la cravate à la traditionnelle lavallière. Je crois déjà avoir abordé le sujet, mais je le traite à nouveau sans m’en lasser compte tenu de mon goût pour ces sortes de choses.
Il faut à mon sens voir de belles cravates et de belles lavallières avant de faire son choix. Car cette question qui se pose pour qui choisit de se marier en jaquette se confronte parfois à la petitesse de l’offre de lavallières. Elles ont souvent peu de tenue et ne permettent pas le fier nœud qu’on recherche. La soie sauvage, par manque d’épaisseur ne se tient que peu. La crainte de ne pas savoir nouer la lavallière peut elle aussi pousser à choisir la cravate.
Pour surmonter ces réticences, choisissez des lavallières en soie lourde et non en soie sauvage. Pour le nœud, même s’il n’est pas compliqué, vous pouvez toujours les choisir déjà nouées, avec une agrafe pour éviter l’angoisse de la dernière minute et terminer avec un nœud hasardeux, préjudiciable à l’effet recherché.
Ces questions réglées vient celle des préférences. Le mariage est presque aujourd’hui l’unique occasion de porter la jaquette et la lavallière. C’est presque là une raison suffisante à mon sens. Le marié peut d’ailleurs être le seul à porter une lavallière et laisser la cravate aux autres membre du cortège nuptial !
Personnellement, je trouve la tenue de mariage pour messieurs complètement ridicule. Gilet croisé, jaquette, lavalière, haut de forme… Ca fait prétentieux qui se la joue « mariage princier », et c’est complètement ridicule. Chacun fait ce qu’il veut, selon ses goûts et ses possibilités ; pour moi, un marié en costume (sur-mesure, ou prêt-à-porter de grande qualité) fait à la fois très chic et pas prétentieux.
Le pire que j’ai pu voir : le mariage de deux barjots, elle déguisée en indienne (saari & co), lui déguisé en kirghize ; les deux étant, hélàs, français de souche !
La jaquette sans lavallière (pour conjurer le sort- pauvre Mlle de L, favorite et délaissée…), mais avec cravate, voilà une élégante équation, loin de toute enflure…
Et surtout, par pitié, cessez d’assortir, Messieurs, vos pauvres lavallières aux couleurs des enfants d’honneur (ou du faire-part, ou pire)! Un peu d’indépendance du meilleur goût!