Gastronomie : Le club des 100

Les clubs d’amateurs sont bien ceux où l’on s’expose le moins à manquer de sujets pour nourrir la conversation. Chacun y va de son avis et chacun veut ajouter son grain de sel. Et puisque la France est le seul pays où l’on sache parler de gastronomie avec le sérieux et la rigueur qui lui sont dus, c’est en France que le club des 100 a vu le jour.

Le restaurant Maxim's où siège le Club des 100
Le restaurant Maxim's où siège le Club des 100

Cet influent cercle de gastronome se réunit à déjeuner tous les jeudis de 12h30 à 14h30 autour de mets raffinés et de nectars choisis pour les accompagner. Les réunions du Club ont leur siège chez Maxim’s, mais font également des déjeuners à l’extérieur.Pour chaque déjeuner, un brigadier, différent à chaque réunion à la charge organise le repas

Les membres du club des 100 élisent chaque année des chefs et décernent des diplômes.

La sélection à l’entrée de ce club courtisé est draconienne. Elle se fait à la fois sur la maîtrise des connaissances nécessaires à l’appréciation raisonnée des plats qu’on déguste, et sur la sympathie qu’on inspire au jury. Ces deux critères se comprennent, puisqu’un mauvais voisin gâte tous les bons repas, et qu’il n’est pas de vraiment bon repas pour un mauvais palais, ignorant des saveurs. Les questions sont nombreuses et peuvent porter sur tout : »Quel vin avec des huîtres? », « quels sont les différents type de Brie? », Quel est votre Sauternes préféré? »… Il vous faut aussi deux parrains pour soutenir votre candidature. L’un des membres, ancien patron d’une des premières  entreprise française me disait une fois que ce  jury pointilleux était celui pour lequel il avait le plus travaillé depuis les classes préparatoires.

Fondé à Paris en 1912 à l’initiative de Louis Forest, le club des 100 a son manifeste qui tient en une phrase : « Ce que nous voulons, c’est une liste des seules maisons où l’on mange très bonnes choses, sur du linge bien blanc et dans de la vaisselle bien propre ».

Le nombre des membres est limité à cent, et quand bien même vous auriez toutes les qualité nécessaires pour y avoir une place, il faut avoir la patience d’attendre qu’un siège se libère. Le club des 100 est masculin, non pas de droit, mais de fait. Ces choses là changeront peut-être, mais pas le goût des bonnes choses.

2 réponses à “Gastronomie : Le club des 100

  1. La lecture des « Plats de saison » que je viens de terminer pour la éniéme fois me porte à la curiosité relativement à l’affection que lui portait JF REVEL.
    Il semble donc , qu’il ne manquait pas le déjeuner du jeudi…
    Notre pays , Phénix envié du monde entier (!), se doit de savoir d’où il vient à défaut de savoir précisément où il va…
    La tradition culinaire doit appuyer toute revendication existentielle ! C’est ainsi … Les beaux esprits mangent, boivent et fument… le plus délicieusement possible ; ceci n’est pas coupable , mais conforme à nos traditions !!!

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