S’il est un domaine vestimentaire dominé par un maître, c’est sans doute la cravate. Marinella a tout pour faire partie du luxe. D’abord une qualité sans faille. Les deux cents cravates qui sortent quotidiennement de ses deux ateliers sont toutes des merveilles. Si les couleurs et motifs restent à l’appréciation de chacun, l’honnêteté me force à dire qu’elles n’ont pas leur pareilles. Ce qui fait la qualité d’une cravate, c’est bien sûr sa tenue. La cravate Marinella à neuf plis est une cravate 24 carats, elle est parfaite ou elle y tend. Ses neuf plis lui procurent une tenue exemplaire sans avoir besoin d’une trame que l’on retrouve dans la majorité des cravates. Les autres cravates sont aussi exceptionnelles. Si certaines ont des motifs imprimés, la majorité des cravates ont leurs motifs tissés dans la soie. La différence entre les deux écoles est uniquement esthétique. En aucun cas on ne peut établir une hiérarchie en termes de qualité entre les cravates aux motifs tissés ou imprimés. La soie des cravates Marinella vient d’Angleterre, du Kent, un comté du sud-est de Londres.
Marinella, c’est aussi une histoire. Une histoire que certains groupes de luxe ont valorisé jusqu’à 50 millions d’euro. Mais ni Marinella ni son histoire ne sont à vendre et la maison restera indépendante. La préhistoire de la boutique commence avec Eugenio, père de Luigi et grand-père de Maurizio. Jusqu’en 1988, les patrons de Marinella restent des barons locaux. Rares sont les étrangers, quelques anglais quand même, qui connaissent la bonne adresse. La gloire arrive en 1988, le président de la république italienne d’alors en fait son cadeau de prédilection lorsqu’il rencontre des chefs d’états. Il offre à chaque déplacement, six cravates Marinella.
Aujourd’hui, Marinella vaut le trajet à Naples. Pendant les mois de novembre et décembre, la queue commence tôt devant les magasins: Dès 7h, c’est à dire 2h30 avant l’heure de l’ouverture. Chez Marinella, ce n’est pas un effet de communication à la Apple, qui fait le coup des ruptures de stocks à chaque lancement de produit pour simuler un pseudo enthousiasme, mais la volonté d’accueillir au maximum 10 clients à la fois dans la boutique de manière à ce que chacun puisse être dans le magasin. Ceux qui attendent dehors se voient proposer café, chocolat ou pâtisseries napolitaines pour patienter. Comme quoi, il y a encore des boutiques d’excellence qui respectent leurs clients. Marinella en fait parti.
Les cravates ne sont pas un accessoire que j’utilise souvent ,mais j’avoue que les créations de cette grande maison Napolitaine me laisse sans voix… tant subtilité dans les couleurs les dessins la qualite des tissus… une oeuvre d’art !BRAVISSIMO A TUTTI