A Londres, les affairistes du Crown Estate ont attaqué la rue par l’est, Jermyn street est menacée de modernisation, comprenez : de normalisation !
Par ici les LVMH, Richemont et consorts, entrez donc, les loyers seront à votre démesure… Parmi les victimes de l’immobilier, Bates, le vénérable chapelier qui faisait commerce de couvre-chefs depuis 1920 au numéro 21 de la rue, a plié bagage et trouvé à se reloger chez les voisins de Hilditch & Key, sur un double plan commercial et financier.
De ce côté-ci de la Manche, ces péripéties nous valent une amusante vitrine, depuis quelques semaines, sous les arcades de la rue de Rivoli : il y a probablement deux décennies qu’on n’avait vu à Paris tant de chapeaux d’hommes dans une vitrine, depuis le rachat de Motsch par le groupe Hermès. La charmante et désuète enseigne qui dépasse sur la rue achève de nos plonger dans une Angleterre post victorienne. Compte tenu de la demande réduite pour ce genre d’articles, il faut espérer que ce généreux mariage de la liquette et du galure durera plus d’une saison. A suivre, donc, et à consommer sans modération, car les prix des chapeliers britanniques se révèlent souvent inférieurs aux nôtres.
2 réponses à “Hilditch & Bates : coup de jeune ou coup de grâce”