Quand le maître-tailleur vous demande s’il vous souhaitez un revers sur votre pantalon, on hésite toujours. S’il y a comme toujours des explications qui peuvent aider à choisir un parti ou un autre, il faut suivre son goût plus que la règle. L’important est d’être à l’aise dans ses vêtements, sans oublier qu’on ne peut pas se complaire dans une ignorance qui peut finir par être préjudiciable.
Pour revenir à nos revers, le premier critère est sans doute la taille de celui qui porte le pantalon. Un revers donne l’impression que les jambes sont plus courtes ou plutôt moins longues. Il est donc possible aux plus grands d’entre nous, sans être exclus pour les plus petits ni une obligation pour les géants.
Pour certains, le revers n’est pas tant le fait de la taille que celui de l’occasion. Dans le chic anglais, James Darwen fait remonter l’origine à une nécessité que le terrain est boueux. Ainsi, des soldats de la première guerre mondiale pataugeant toute la journée de la boue se seraient plaints de ne pas en avoir. C’est aussi cette origine qui aurait fait dire à George V « je ne m’étais pas rendu compte que mon palais était humide » pour taquiner un de ses visiteurs qui portait des revers, et lui faire sentir qu’un revers n’avait pas sa place dans un endroit propre et sec. Sans qu’il faille donner trop de crédit à ce genre d’explications, on peut s’y raccrocher. Les pantalons à revers seraient ainsi plus des tenues de campagnes et les pantalons de ville n’en auraient pas.
La bonne taille de revers dépend de la longueur de vos jambes, pourvu qu’elle dépasse 4cm. La norme se situe autour de 4,5cm. Si vous êtes très grand, vous pouvez vous payer plus de centimètres, dans la limite du raisonnable. Ceci vaut pour les pantalons de costume comme pour les autres.
Le revers semble être passé de mode : j’en vois de moins en moins dans la rue, et ce, depuis plusieurs années. C’est un peu dommage, car il donne au pantalon un air de « mieux fini ».