Il y a quelques semaines, en passant près des Champs-Elysées, dans une rue attenante, j’ai vu… ça. Là, vous voyez ? sur la photo.
A ma compagne, chinoise, je demandai ce que signifiait le texte inscrit sur le panneau qui accueillait les invités à l’entrée du restaurant. Sa première réponse ne porta pas sur le sens, mais sur la forme : elle trouvait les caractères imprimés d’une laideur rare. Sur le fond, elle me dit ensuite qu’il s’agissait d’un mariage.
A voir l’entrée des lieux, je fus soulagé de n’avoir pas été invité à la noce, tant me donnait envie de fuir la décoration de l’entrée de ce « Restaurant Bar Lounge » qui, outre qu’il semblait avoir du mal à choisir son statut exact, accueillait la réception : sur-lignage rose vulgaire du nom de l’établissement, assorti aux ballons de baudruche en façade ; tubes d’un néon rouge criard débordant d’une corniche débraillée ; tables de bistrot rangées de part et d’autre, comme on repousse la neige à la pelle pour libérer un passage étroit. Les kentias étiques apportaient probablement la touche finale à l’ensemble, une touche ritzy ! opulence victorienne et Europe du XIXe siècle.
J’imaginais sans peine l’arrivée des jeunes mariés, à bord d’un interminable limousine blanche aux vitres fumées noires. En retard, les mariés, parce que la limousine, avec cet empattement, dans les rue étroites de Paris… En même temps, je me posais cette question banale : Pourquoi trouvé-je si laid ce que tous les invités, peut-être, trouveront beau ? Le goût des autres, pardi ! et j’étais heureux de constater dans la réaction de Yu Yi (vous saurez tout) que la variété du goût puise à des sources mystérieuses et fort éloignées des origines nationales du public. Esthètes de tous les pays, unissons-nous !
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Une réponse à “Le goût des autres”