Le bonhomme vert

Mars attacks à Paris, sur l’avenue Kléber ! A y regarder de plus près, et à quelques feux de distance les uns des autres, les petits hommes verts familiers des piétons de toutes les grandes villes peuvent présenter une allure très différente. Nous les reconnaissons, certes. Les connaissons-nous pour autant ? allons, un peu d’histoire avant de revenir dans la ligne éditoriale de ce blog…

Feu vert, le bonhomme vert

En France, le premier feu de signalisation date de 1923. Il fut posé à Paris, au croisement des boulevards Saint-Denis et Sébastopol. Il était rouge, tout rouge, rien que rouge, alimenté par l’électricité et accompagné d’une sonnerie. Les feux vert et orange n’apparurent qu’une dizaine d’années plus tard. Et plus tard encore les bonshommes qui nous occupent ici.
Ces derniers sont l’élément qui a le plus évolué au fil du temps. Autrefois, ils portaient un chapeau, aujourd’hui tombé en désuétude. On en a même vu porter des vestes ou des pantalons pattes d’éléphant ! La silhouette a changé également, pour se faire plus unisexe.
Les années 1990 ont vu débarquer (ou plutôt embarquer, à l’intérieur des petites cages métalliques boulonnées au mât du feu, appelé aussi potence, ce qui donne au bonhomme dans son caisson un destin de pendu) des rétro-éclairages LED. Ces diodes électroluminescentes remplaçant les ampoules électriques n’ont hélas guère inspiré les designers de caissons piétons : peu à peu nos compagnons de traversée ont pris cette allure que nous leur voyons de nos jours, de fond de boîte de petits pois made in Fukushima.
La version rouge n’est en général pas plus heureuse. Moins fil de fer, plus détourée, elle évoque une image du far west, bizutage de pied tendre ou carton au revolver de Josuah O’Hara contre une palissade de Painful Gulch (est-il nécessaire de rappeler que Josuah O’Hara est le vainqueur, ex-aequo avec Bigelow O’Timmins, du concours de tir organisé par Lucky Luke à Painful Gulch ?).

En France il existe vingt-trois fabricants de feux tricolores, et au total quatre vingt gammes de tels feux. Il paraît qu’il s’agit d’un record mondial. Parmi tous ces fabricants, se pourrait-il que l’un d’entre eux, pour nous inviter à traverser la rue, nous propose autre chose qu’une série de points lumineux à relier, comme dans les magazines de jeux pour la plage ?

autres articles : Le gout des autres, parapluie brigg, Tassel Loafer ou mocassin à gland, chaussettes de ski, Chez Stéphane

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