Les fusils Gastinne Renette à Paris

Les chasseurs de grand style, les femmes à la recherche de belle maroquinerie et les duellistes de l »aube avaient en commun une bonne adresse. Celle de Gastinne Renette. Cette belle boutique qui se trouvait jadis au 39 Avenue Franklin D. Roosevelt dans le 8 ème arrondissement de Paris avait de quoi attirer les curieux.

Un noyer de premier choix, des platines finement ouvragées, voilà de quoi rivaliser avec les fusils anglais
Un noyer de premier choix pour ce fusil juxtaposé

Des fusils aux platines finement ciselées, d »excellentes carabines express pour faire honneur au grand gibier et une superbe collection de prêt-à-porter pour homme et pour femme. Des complets de tweed bien coupés, des chapeaux de feutre seyants, des sac de chasse en cuirs choisis, des cartouchières monogrammées et de de superbes sacs que les femmes venaient chercher de loin. Gastinne Renette avait tout cela.

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Mais avant de briller au rayon des vêtements et accessoires, Gastinne Renette a d »abord été un armurier en vogue.

On retrouve sur les coffrets des armes qu »on lui doit, l »inscription qui lui donne ses lettres de noblesse. Au sens propre : « Gastinne-Renette Arquebusier de Sa Majesté l »Empereur« . Voilà qui assoit un commerce ! Cette maison, qui, donc fournissait Napoléon III fît partie des rares fabriques qui pouvaient soutenir la comparaison avec Purdey, Holland & Holland et autres musts de l »armurerie anglaise. Gastinne Renette avait d »ailleurs exposé un modèle de fusil à percussion central à l »exposition universelle de 1867 à Paris.

Une paire de pistolets pour défendre son honneur à l
Une paire de pistolets, pour défendre son honneur dans les brumes de l'aurore

Après une lente mais inexorable baisse d »activité concours de circonstances, Gastinne Renette a disparu pour ne faire aujourd »hui que des systèmes de sécurité. Une paire de 12, un beau portefeuille rouge en veau foulonné, un guide de pêche… voilà ce qui me reste de cette maison emblématique. Jacques Dessange à pris sa place avenue Franklin Roosevelt. Tragique disparition, tout comme celle de Holland & Holland d »ailleurs, qui a quitté l »avenue Victor Hugo. Ces marques appartiennent désormais au passé. Regrettons ces boutiques dont l »histoire, l »âme et le savoir faire produisaient pour tous, chasseurs ou non, pourvu qu »ils eussent bon goût.

Mon précieux portefeuille Gastinne Renette
Un beau portefeuille Gastinne Renette en veau foulonné
Fusil Gastinne Renette

5 réponses à “Les fusils Gastinne Renette à Paris

  1. les fusils Purdey et les fusils Holland & Holland ont tous le défaut du gros calibre, ces fusils là ne sont guères des armes élégantes par rapport aux Piott ou alors Abbiatico et Salvinelli, qui proposent des fusils aux calibres .20, .28,.410……allez savoir,

    j’ai un fusil Gastinne Renette, crosse anglaise, gamme de base, uniquement doté d’un humble jaspage, mais au calibre 16/65…..canons Heurtier Saint Etienne, logé dans un jambon au couleur cognac, cuir tanné à base végétale….c’est cela qui compte?

    N’est-ce pas?

  2. Dommage que cette grande maison ait fermée ses portes je me souvient d une visite il doit y avoir 30 ans je possède d’ailleurs un magnifique pistolet de tir en 6 m/m venant de chez eux.

  3. La maison Gastinne Renette constituait vraiment une anomalie pleine de charme dans le paysage parisien du commerce de détail, à l’époque où j’eus le bonheur de la fréquenter et où elle vivait déjà ses dernières saisons. Je m’en voudrais de ne pas lui rendre à mon tour hommage, d’autant plus que j’ai l’occasion régulièrement de déplorer la perte que représente sa fermeture, lorsque je passe devant la vitrine de l’insipide salon de coiffure qui l’a remplacée, avenue Franklin D. Roosevelt. Je me souviens que travaillait là un armurier débonnaire et accueillant qui se nommait Poisson, que je dérangeais souvent pour lui acheter quelques modestes boîtes de cartouches en urgence un vendredi soir : il y en a pour trente secondes, Monsieur, c’est promis, et quinze minutes plus tard nous étions encore en train de refaire la battue. Il m’a montré des crosses en noyer parmi les plus belles que j’ai vues. Je ne vais pas m’appesantir, tout le monde n’aime pas la chasse, et justement, j’y viens, en marge des produits d’un usage exclusivement cynégétique (encore que les étuis vides des cartouches ont pu fournir matière à jouets dans l’enfance), la maison Gastinne Renette proposait un choix de vêtements et d’accessoires d’un rapport qualité qui me semble avoir peu d’équivalents aujourd’hui. Me reviennent en mémoire, par exemple, des caves à cigares gainées de cuir qui n’auraient pas été déplacées au 24 rue du Faubourg Saint-Honoré. Hasard de l’actualité, j’ai lu dernièrement que la maroquinerie Guené, qui produisait beaucoup pour Gastinne Renette, a cessé son activité début 2015, avant d’être reprise deux mois plus tard par… la maison belge Lebeau-Courally, bien connue des chasseurs, et pas seulement des chasseurs belges. On ira voir sur Internet comment cela se traduit, car les armureries de luxe en centre ville, elles, font définitivement partie du passé.

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