Schlass. Le mot, déjà, siffle aux oreille. Savoureusement argotique, il sonne juste. Rien qu’à le regarder, on s’encanaille un peu, comme un gamin à l’œil brillant. Le temps de l’ouvrir, on quitte la haute pour rejoindre la pègre. On devine le fil de la lame et on en tremble presque. Le peser, sentir le ressort qui résiste, et qui pourtant laisse la lame pivoter autour de l’axe. Un clic net. Pas de jeu.
Oublié dans la poche d’une veste qui ne sert plus ou enfoui sous le tas des babioles d’un vide poche débordant, c’est toujours avec joie qu’on retrouve un couteau. Au fond de sa mallette, on y sent quand on y met la main, le froid vif de l’acier et la corne polie. Avant de l’en sortir, on sent, à sa largeur et à sa forme, à la profondeur de l’onglet et au poids qu’on connaît, s’il s’agit du canif en ivoire à la lame damassée ou du vieil Opinel qu’on garde à la campagne.
Bien finis, dans de beaux matériaux. On se plaît à les ouvrir et à les replier, pour le simple plaisir qu’il y à les toucher. Glissés au fond d’une poche où on les fait tourner dans le creux de la main. On cherche les occasions de les utiliser. Pour couper un cigare, même s’il existe des coupe-cigares dont c’est la vocation, pour tailler un bâton dont on a pas besoin.
Les plus purs n’ont qu’une lame, coupante comme un rasoir et contre laquelle on passe prudemment le pouce pour en éprouver le tranchant. Le goût des parties de campagne fait place au tire-bouchon, mais guère plus. C’est là un objet d’art, pas une caisse à outils !l
La collection de couteaux et de navajas est une véritable passion pour les amateurs d’artisanat et d’histoire. Chaque pièce raconte son propre récit, enrichissant une collection à la fois précieuse et captivante.