Qui se souvient d’Yves Saint Laurent remue aussi le souvenir de ses lunettes d’écaille. Des montures épaisses des couleurs uniques qui allaient du jaune pâle au marron foncé, une forme qui était presque une marque.
Nous ne sommes pas ici pour faire le tour des personnages illustres auxquels les lunettes en écaille de tortue doivent leur célébrité. Un tel inventaire nous amènerait à mettre Louis Schweitzer et Johnny Depp sous le même étendard et ce n’est pas notre propos.
L’écaille est une couche de kératine qui recouvre la carapace des tortues. Elle est mate à au moment où l’écailler l’ôte de la carapace, mais elle devient brillante et translucide après avoir été polie et enduite d’huile.
Cette matière précieuses aux couleurs étonnantes fut introduite en Europe par les grands navigateurs portugais au XVIème siècle. L’écaille de tortue fut alors utilisée pour la fabrication des lunettes est aussi réputée pour bien d’autres usages : l’ébénisterie et les accessoires de mode raffinés en firent rapidement bon usage et l’écaille de tortue fut en vogue.
La majorité des montures proposées par les marques sont aujourd’hui réalisées en matières synthétiques. Cependant, certains artisans continuent de fabriquer de montures de lunettes en écaille. Les montures et les branches de chaque paire de lunettes sont taillées dans des copeaux d’écaille. Le plus illustre de ces maîtres lunettiers est sans doute la maison Bonnet, qui depuis des décennies, réalise des montures pour d’exception. Au nombre de ses clients, on compte notamment Chirac, Yves Saint Laurent, Kennedy…
Après avoir amorcé un retour dans la catégorie des lunettes de soleil, les lunettes en écaille sont à nouveau courues pour les lunettes de vue.
Pour le plaisir des yeux et pour lui seul, voilà trois compères que rien ne devait pourtant rassembler
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