Il y a une vraie élégance dans la randonnée, une découverte de paysages que l’on croit être réservés aux cartes postales ou aux professionnels de Photoshop. Et pourtant, quand on se donne la peine de quitter une route de macadam, quel spectacle étourdissant !
Nous avons en France une multitude de paysages qui pourrait presque justifier de ne jamais aller au Bahamas ou dans les montagnes mongoles. Les paysages français sont nombreux et variés et l’on en profite pas assez à mon goût.
Les montagnes font partie de ce patrimoine immense et la randonnée à ski est un moyen exceptionnel de traverser cette immensité. La montagne inspire le promeneur, leur calme et leur beauté tranche avec le quotidien, au moins le mien.
Je ne fais pas partie de ceux qui ont grandi dans ces montagnes, qui les aiment jusqu’à l’ivresse, comme ces guides que n’épuisent que la mort. Je ne fais pas plus partie de ceux qui hissent leurs peaux de phoques en haut des sommets montre en main, comme d’autres font un footing au jardin du Luxembourg avec chronomètre et Ipod. Je fais partie de ceux qui font l’effort de monter comme un spectateur qui se bat pour rentrer dans un théâtre. C’est l’envie de voir ce spectacle de la création qui me donne la force de gravir les mètres de dénivelée. Ces mètres qui me séparent du train(-train) à crémaillère ou du téléphérique. Et puis, un peu d’effort ne fait jamais de mal.
Le ski de randonnée donne aussi un sentiment de liberté rare. On dévale les pentes seul, on ne croise personne. Plus étonnant encore, quand on croise quelqu’un, on se réjouit, on discute. Pour peu que l’on parte plusieurs jours, près d’une frontière sans douane ni papier, on dort dans un refuge tantôt français, tantôt Italien. On se prend pour un passeur en temps de guerre, un réfugié apatride et blotti au coin d’un poêle. On discute alors de météo, de couloirs de ski, de programme, de règles de jeu de carte.
Le ski de randonnée est aussi incontournable pour ceux qui aiment le ski alpin. Des descentes comme on en voit plus, des pentes trop raides pour pouvoir être damées, des instants trop courts compte tenu des efforts fournis. Même si la qualité de la poudreuse n’est pas toujours au rendez-vous, mais tant pis, il fallait prendre ce risque.
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