Pour certains, il s’agit encore d’une controverse. Pour d’autres, cela fait longtemps que c’est un problème résolu. La vérité est qu’il s’agit d’abord de partis pris.
Expliquons ici ce qui caractérise ces deux coutures.
La couture Blake est une couture unique qui prend la semelle intérieure, la semelle extérieure et la tige comme sur le dessin ci-dessous. L’attrait avancé par les amoureux de la couture Blake est la finesse que peut conférer cette couture à la chaussure. Malheureusement et pour d’évidentes raisons techniques, la couture Blake empêche tout ressemelage. Pour cette raison, l’essentiel des bons bottiers se sont détournés de la couture blake. Ainsi, on peut sans trop s’avancer, dire qu’une chaussure avec une couture blake a statistiquement peu de chance d’être de très bonne facture. Il convient pourtant de ne pas être péremptoire. Certaines bons bottiers, comme Berluti, pratiquent la couture blake pour l’essentiel de leur gamme de prêt-à-porter. Le blake a longtemps eu mauvaise réputation car les premiers étaient mal fait. Les trous de la couture faisait remonter l’humidité de la rue, ce qui n’est pas un idéal. Aujourd’hui ce problème a disparu et certains blake durent des années.
La couture Goodyear est une double couture. Une première couture qui sert à lier la tige, la semelle intérieure et la trépointe. Pour les moins initiés, la trépointe est une petite bande de cuir que les cordonniers, selliers ou bourreliers mettent entre deux cuirs plus épais afin de solidifier la couture. Chacun de ces deux bouts de cuir étant cousu à la trépointe servant ainsi de lien. On retrouve donc des trépointes sur mes harnais, les selles, etc.
Une seconde couture, la couture goodyear, relie donc la trépointe à la semelle extérieure. Pour ressemeler ses souliers, il n’y a qu’à défaire la couture pour changer la semelle. Ces chaussures peuvent donc avoir une longévité supérieure. Ainsi, lorsqu’un bottier dispose d’une superbe pièce de cuir pour la tige de sa chaussure, il est plus enclin à la destinée à une chaussure avec une couture goodyear. En effet, un bon cuir pour la tige survit largement à la première semelle d’une chaussure, et ce quelque soit a qualité de la semelle. Il est donc normal de vouloir ressemeler ses chaussures. La vraie objection à ce raisonnement est le prix démentiel demandé par certains cordonniers pour ressemeler des souliers.
On trouve plus de partisans de la couture goodyear que de la couture blake pour les raisons évoquées ci-dessus. La pérennité de l’achat est préférée à l’éventuelle finesse des coutures blake.Tout en sachant que presque personne ne fait ressemeler ses chaussures. Il s’agit donc plutôt d’une option jamais exercée qu’un option utile. Par ailleurs, beaucoup considèrent que la couture goodyear crée une robustesse intrinsèque à la chaussure, en dehors de toute considération de changement de pièces.
D’autres types de couture existent. Elles sont soit plus inspirées de la couture blake, soit de la couture goodyear. Par exemple, la couture norvégienne, utilisée entre autres pour les chaussures bowen derby « one cut » se rapproche plus de la couture goodyear. Nous y reviendrons dans un autre article.
Je crois que c’est la première fois que je laisse un commentaire sur votre blog, alors en préambule permettez moi de vous féliciter pour la qualité de vos articles, accessibles à un débutant tel que moi.
Je tenais simplement à vous remercier pour la simplicité de compréhension de votre article, clair et concis comme il se doit.
très intéressant, en image on voit mieux. J’ai mis un lien sur mon blog.
Un bon cordonnier est tout à fait en mesure de ressembler un soulier cousu en Blake, il se font juste très rare.
Suite a un reportage parlant de ces types de coutures, je suis tout de suite mis a la recherche et tomber sur ces explication et schéma. Merci a vous.