Il aurait atteint les terres arctiques de l’Amérique il y a 90 000 ans par le détroit de Bering. Pour lutter contre le froid canadien, le bœuf musqué a développé une fourrure qui permet de faire face à des températures qui peuvent atteindre – 50°C.
Tel est le décor du Qiviuk. Pour faire face à l’adversité, l’animal a développé deux types de laine. D’abord, une laine duveteuse et une autre couche de laine faite de très longs poils, des jards. Ces poils protègent les premiers pendant les longues et froides périodes de l’hiver. Par longues et froides périodes de l’hiver, entendez 8 mois avec une température inférieure à -18°C. A cela s’ajoutent des vents glaciaux et des tempêtes de neige. Quand l’été arrive enfin, cette sur-couche de laine devient inutile et se prend dans les arbustes de la toundra boréale. Ces petites touffes de laine sont ramassées par les esquimaux qui connaissent sa valeur.
Une fois cueillie, le Qiviuk est filé et tissé pour donner vie aux plus douces étoffes du monde. Cette laine est donc parfaitement écologique, l’homme recyclant ce que la nature délaisse. Ces bœufs musqués sont protégés et les conditions extrêmes de son mode de vie le protègent sans doute un peu d’une exploitation par l’homme.
Depuis la surexploitation du cachemire, j’ai des scrupules à faire l’apologie d’une laine encore préservée. Non pas que je pense avoir le pouvoir de lancer une mode – loin s’en faut – mais parce que s’il y a une ruée vers le Qiviuk après celle vers le cachemire, j’aurai ce sentiment coupable d’avoir participé à ce déséquilibre.
Heureusement le Qiviuk se mélange très bien aux autres laines. Pas besoin des 100% Qiviuk pour avoir cette douceur. Par exemple, Dormeuil se contente de 10% de Qiviuk avec du super 200 et du cachemire et le résultat est effectivement très surprenant. Reste à voir la longévité de ce tissu que je n’ai pas encore éprouvé, sinon en caressant les liasses.
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